C'est une institution organisée dans le cadre de l'École Publique Laïque obligatoire de Jules FERRY à partir de 1882. Elle a pour but d'initier les élèves dès le plus jeune âge à la pratique militaire.

Après la défaite de 1870, une grande partie de la jeunesse est analphabète et beaucoup ne parle que leur langue régionale, c'est pourquoi Jules FERRY a créé l'école primaire obligatoire dès 1880. Avec la gratuité,les programmes doivent entretenir un esprit de revanche avec des leçons de morale et de patriotisme.

Le 27 janvier 1880 une loi votée à l’unanimité par l'Assemblée nationale et le Sénat rend obligatoire l'enseignement de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires.

En 1882, le Minstre de l’Éducation Publique créé les bataillons scolaires par Décret du 6 juillet. Un autre décret du 27 juillet en précise leur constitution dans toutes les communes. Les écoles de 200 à 600 élèves forment des bataillons.

Dans les petites communes comme MONÉTAY, l'instruction militaire commence dès l'entrée à 6 ans avec marche au pas,en colonne, demi-tour. Les communes ont obligation d'acheter des armes en bois de différentes tailles, copie conforme du fusil GRAS modèle 1874, pour apprendre le maniement des armes dès 8 ans, présentez arme au pied ou à l'épaule.

A parti de 10 ans, instruction du tir, position couchée, à genoux ou debout. Des carabines militaires copie exacte du fusil GRAS, calibre 6mm sont obligatoires marque LA FRANÇAISE avec achat sous contrôle de la gendarmerie. Tir réel à partir de 10 ans jusqu'à 12 ans âge du Certificat d'Études.

La commune de MONÉTAY n'était pas riche, n'a jamais acheté d'uniforme pour les élèves.

L'instruction était organisée en classe par les instituteurs Gilbert CHARTIER puis par son successeur Monsieur PINEL, tous deux anciens de 1870, avec le concours du Sergent de carrière DONNET retraité à Montigny (actuellement 3 rue de la Glachère) et par le garde-champêtre Cyr GUIOT, ancien soldat de 5 ans suite au tirage au sort dont 4 ans à la conquête du TONKIN, il habitait chemin des Maisons Neuves (actuellement 8 rue des vendangeurs). Les séances de tir avaient lieu en bordure de l'ALLIER avec cibles dans les talus.

L'apprentissage obligatoire du tambour et du clairon accompagnaient toutes les marches. Jean-Marie VASSAT était en charge du clairon, il en a joué jusqu'à sa mort à CHATEL DE NEUVRE où il accompagnait, tous les ans, les conscrits.

A partir du cours moyen jusqu'au cours supérieur le livre de lecture obligatoire était "TU SERAS SOLDAT" d’Émile LAVISSE, édition Armand COLIN, livre d'éducation militaire, patriotique et civique.

L'année du Certificat d’Études le livre de lecture était "MONSIEUR PRÉVOT", histoire d'un instituteur avec sa mitrailleuse pendant la guerre de 1870, par David SAUVAGE, culture générale, amour de la patrie, patriotisme.

L'instruction du tir scolaire faisait l'objet d'un manuel de 85 pages.

Les bataillons scolaires ont été supprimés en 1893. Ils ont été la base des sociétés de gymnastique, des sociétés de tir et des sociétés de musique dans la majeure partie des villes.

A MONÉTAY, les deux râteliers d'armes complètes, ainsi que le buste de NAPOLÉON III ont été remisés dans une mansarde en haut de l'escalier de l'étage de la mairie. Ils étaient toujours présents dans les années 1950 lorsque j'étais écolier. Aujourd'hui tout a disparu.

Une série d'assiettes, à dessert sur le thème des bataillons scolaires ont été éditées par une faïencerie.

Cyr GUIOT est inhumé dans le cimetière de MONÉTAY en bas du mur ouest (sépulture GUIOT-GILLOPE), et le sergent DONNET à gauche de la croix le long du mur sud (sépulture DONNET-DELARRAS).

Paul BURLAUD

Souvenir Français